Terres Surprenantes, Inimaginables... [Terminé]

Le ciel était étrangement sombre cette nuit-là. D’épais nuages dissimulaient les étoiles et la lune, ma vieille amie, plongeant le monde dans une telle obscurité qu’un mortel n’y verrait que du noir. M’étant arrêtée peu de temps auparavant pour me rassasier du sang chaud d’une famille de cerfs rencontrés en chemin, je galopais en toute tranquillité, sans but, me délectant du silence nocturne quasi total. Autour de moi ne résonnaient que les bruits furtifs de la nature endormie ; le doux clapotis d’un ruisseau des les bois à l’est, les pas de prédateurs à la recherche de leur prochaine proie, le vent sifflant dans mes oreilles, comme un murmure familier.

Il ne restait plus que quelques heures avant l’aube lorsque je distinguai à l’horizon la silhouette escarpée d’une immense montagne. Heureuse d’apercevoir pour la première fois depuis longtemps un élément du relief dominant les plaines ennuyeuses que je parcourais depuis des jours, je pressai le pas vers ce géant dans la plaine. Je pus rapidement distinguer l’absence de végétation autour de la montagne isolée, et j’en déduis qu’il s’agissait d’un stratovolcan actif. Encore mieux. J’aimais bien les volcans. Comme moi, ils étaient souvent isolés, imprévisibles et meurtriers. Peut-être pourrais-je trouver une fissure dans la pente de celui-ci où me cacher jusqu’à la nuit, lassée de galoper sans cesse…

Ce ne fut que quelques minutes plus tard que l’odeur me parvint, me sortant brusquement de mes pensées. Les effluves qui me parvinrent en provenance des territoires entourant le volcan contenaient l’odeur appétissante de nombreux chevaux, mais aussi celle caractéristique de nombreux individus de mon espèce, pourtant de nature solitaire. Impossible. Je m’arrêtai aussitôt, reniflant l’air. Pourtant, il n’y avait pas erreur possible : c’était bel et bien l’odeur d’autres vampires qui se mêlait à celle du grand troupeau de chevaux. Mais comment vampires et chevaux pouvaient-ils cohabiter dans un même territoire défini ? Cette simple question attisa ma curiosité. Sans attendre, je repris ma route vers le volcan, décidée à attendre la nuit avant de partir à la recherche des autres buveurs de sang des alentours. C’était trop risqué de rencontrer de ces appétissants équidés avant de comprendre les relations qu’ils entretenaient avec les autres comme moi, car peut-être ceux-ci m’en tiendraient-ils rancœur ?

J’attins bien vite le pied de la montagne volcanique grâce à ma vitesse surnaturelle. Avec hâte, je commençai à contourner le haut volcan de roches noires à la recherche d’une crevasse assez large pour me donner accès. L’aube viendrait bientôt, et je ne désirais en aucun cas me mettre les vampires environnants à dos si les délicieux chevaux, qui s’éveilleraient avec le soleil, comptaient pour eux. Au nombre où ils étaient, mais pairs auraient tôt fait d’en finir avec moi.

Après avoir contourné la moitié du volcan sans trouver d’endroit où me terrer, me décidai à chercher repère ailleurs pour la journée. Mais ce fut vite oublié. Les terres qui s’étalaient devant moi étaient si spéciales, si uniques et diverses que, pour la première fois depuis des décennies, j’en au le souffle coupé. Je pouvais apercevoir à travers la noirceur un imposant canyon, une sorte de labyrinthe naturel constitué de buissons, une forêt tropicale humide extrêmement dense et, plus loin, des courbes et des formes qui suggéraient tellement plus…

Un autre équidé était dans les parages quoique différents des autres chevaux. C'était Marengo, étalon toujours solitaire, aujourd'hui il lui restait un peu de temps avant que le jour se lève, malgré qu'il pouvait tout de même sortir de jour, mais il devait avoir pas trop de soleil, aujourd'hui Marengo était calme et se promenait aux alentours du volcan, même encore là depuis son arrivée il ne s'était pas encore promené partout, il avait vu des centaines de territoires et voyagea beaucoup mais il eut bien sûr cette morsure qui de lui devint également un étalon vampire, alors il se promenait puis une odeur de jument en particulier attirait son attention et de plus elle était elle aussi vampire, elle était comme lui mais il ne la trouva pas, il fit rapidement le tour du volcan grâce à sa vitesse surnaturelle et il finit par se retrouver devant une jument blanche, sans doute celle qui avait senti un peu plus tôt. Il marcha vers elle et la salua de son ton ni chaud et ni froid.
"Bonjour." dit-il à la jument en souriant.

Toujours absorbée dans la contemplation de ces nouveaux paysages, j’entendis à peine l’autre équidé qui m’approchait par la droite. Qui était-ce qui se promenait ainsi dans les parages à cette heure ? Mais plus important, était-ce un de mes pairs, où un cheval mortel ? L’odeur flottant dans l’air semblait m’indiquer qu’il s’agissait d’un vampire, mais les effluves mélangées qui imprégnaient les lieux me donnaient un peu de mal à discerner l’essence d’un individu en particulier. Mais je m’y habituerais sûrement… Enfin, si je me plaisais suffisamment ici pour y rester. Prudemment, je tournai de quelques millimètres la tête, à peine assez pour apercevoir rapidement la silhouette d’un étalon assez imposant, aux formes invitantes. Je me forçai toutefois à regarder ses yeux, qui étaient d’un doré familier, comme celui de l’étalon d’ébène m’ayant autrefois transformée, d’une couleur semblable à celle de mes propres prunelles. Rassurée, je reposai mon regard sur les territoires qui s’étalaient devant moi, sans plus prêter trop attention à l’inconnu… Du moins, jusqu’à ce qu’il m’adresse la parole d’une voix neutre, distante :

-Bonjour, fit-il simplement.

Je reposai mon regard d’ambre sur lui, cette fois prenant le temps de l’observer dans ses moindres détails. L’étalon était splendide, il faut l’admettre, avec sa robe pommelée à l’allure soyeuse et ses muscles légèrement saillants. Il dégageait un impression de grâce et de supériorité mêlées de distance et de détachement qui lui procuraient une aura singulière.

« Bonjour », répondis-je sur le même ton en lui adressant un léger hochement de la tête.

Je m’ébrouai doucement en posant les yeux sur l’horizon où, derrière un vaste plan d’eau, le ciel commençait déjà à s’éclaircir. Je ne pus retenir un soupire. Bientôt, les équidés à l’odeur alléchante s’activeraient, rendant leur odeur encore plus irrésistible. Regardant l’étalon dans les yeux, je pausai un moment avant de revenir à mon exploration des lieux, cherchant toujours une crevasse où passer la journée. Je me surpris quelques fois à lancer un regard par dessus mon épaule pour observer de nouveau l’étranger. Finalement, abandonnant mes recherches infructueuses, je revins vers lui.

« Où sommes-nous ? », demandais-je après un instant, choisissant d'utiliser aussi peu de mots que possible.

Marengo observa la jument blanche sur toutes les coutures, elle était jolie également et elle s'attarda à nouveau sur le paysage autour d'eux puis par la suite, elle lui accordait son attention, elle répondit à son bonjour, en faisant un signe de tête poli, Marengo eut toujours un sourire, puis observa à nouveau les lieux, il n'y était encore jamais venu ici, comme les terres étaient vastes, il en avait vu que quelques unes, puis par la suite, un silence s'installa entre eux, la jument lui demanda où ils étaient, en fait c'était tout de même évident, ils étaient près d'un volcan. Il sourit puis s'ébroua doucement.
"Hé bien j'imagine que nous sommes près d'un volcan."dit-il gentiment moqueur, puis il regarda à nouveau le paysage et la jument.
"Mais pour être plus préçis, nous sommes sur les terres de Dolce Empired."
Il observa lui aussi, l'endroit, la jument avait l'air à chercher quelque chose.
"En fait, je suis Marengo et vous??"
Dit-il en regardant la jument sur le même ton que tout à l'heure, il était un peu lointain et il ajouta.
"Vous semblez chercher quelque chose? Peut-être je pourrai vous aider."

-Hé bien j'imagine que nous sommes près d'un volcan, répondit à ma question l’Étalon sur un ton où je pus déceler une touche de moquerie.

Mais pour qui me prenait-il ? Je m’ébrouai avec fureur, n’étant pas certaine de vraiment apprécier son sens de l’humour.

- Mais pour être plus préçis, nous sommes sur les terres de Dolce Empired, ajouta-t-il bien vite.

Je lui adressai un regard bref reconnaissant avant de me retourner vers les terres que je présumai être part de ce territoire de ‘Dolce Empired’. Pour des terres si spéciales, il me semblait étrange que je n’en ai jamais entendu parler durant mes longues années d’errance…

- En fait, je suis Marengo et vous ? prononça l’étalon de son ton neutre et distant.

« Midnight Star » répondis-je en le fixant dans les yeux l’instant d’une seconde avant d’en revenir à son exploration du terrain de mon seul regard.

De plus en plus, le ciel commençait à s’illuminer d’une douce lueur rosée à l’horizon, et je me dis qu’il me restait peut-être une chance de trouver un abri pour la nuit. Ce faisant, je me surpris à réfléchir à propos de l’étalon, maintenant connu sous le nom de Marengo – j’aimais bien la consonance de ce nom -, qui se tenait à peine à un mètre de moi. Il me semblait beaucoup plus loquace que ne le suggérait son allure froide et son ton indifférent. Peut-être pourrais-je lui rendre la pareille et lui répondre par des phrases longues de plus de trois syllabes ?

- Vous semblez chercher quelque chose? Peut-être je pourrai vous aider, s’enquit-il de sa voix toujours égale.

« Eh bien, je ne sais pas si vous connaissez bien les alentours, mais je cherche une faille sur le flanc de ce volcan où passer la journée car, vous voyez, je lui préfère de loin la nuit depuis que je suis l’une des nôtres… » fis-je du même ton que lui, ma voix recelant pourtant une petite parcelle d’exaspération et de désespération.

Marengo sourit à la jument blanche, elle était maintenant connue sous le nom de Midnight Star, nom plutôt joli.
"J'aime bien votre nom et je suis enchanté de vous rencontrer."
Le ciel commençait à s'éclaircir, alors l,étalon regarda la jument une autre fois et celle-ci lui expliqua qu'elle cherchait un endroit où elle pourrait passer la journée.
"D'accord je vais moi aussi chercher avec vous, moi-même je n'ai pas tout visité les terres de Dolce Empired."
Il se mit à réfléchir, puis en s'en venant, il se rappelle avoir vu une genre de grotte.
"Je crois savoir où on pourrait aller, j'ai vu quelque chose en m'en venant qui ressemblait à une grotte."
Il sourit puis prit le chemin par où il était arrivé, il avança un peu puis s'arrêta pour attendre la jument.

-D'accord je vais moi aussi chercher avec vous, moi-même je n'ai pas tout visité les terres de Dolce Empired.

J’acquiesçai doucement. Ce n’était pas surprenant, vu l’étendue des terres de Dolce Empired. Je jetai un dernier regard vers l’horizon, vers le spectacle qu’offrait le soleil levant au loin. Cette scène magnifique qui m’eut autrefois tant éblouie n’était maintenant que signe du début d’un autre jour à se cacher, d’un autre jour à être ce monstre que j’étais devenue… Comme l’éternité était longue…

- Je crois savoir où on pourrait aller, j'ai vu quelque chose en m'en venant qui ressemblait à une grotte, fit soudain Marengo d’un aire penseur.

Je me forçai à interrompre le fil de mes pensées pour rencontrer son regard. L’étalon s’éloignait déjà. Je le vis se retourner pour m’attendre et, après quelques instants d’hésitation, me décidai à le suivre. Peut-être la journée à venir m’aiderait-elle à comprendre ce territoire étrange grâce au vampire que je venais de rencontrer. Je me servis de ma vitesse surnaturelle pour rattraper l’étalon et, arrivée à sa hauteur, m’ébouai doucement en poussant un léger hennissement et plongeai mon regard d’ambre dans celui de mon compagnon, attendant qu’il me guide vers la grotte en question. Entre temps, je levai mes yeux vers le ciel rosissant à vue d’œil dans un léger soupire. Déjà, je pouvais sentir dans l’air l’odeur alléchante des chevaux de ces terres se raviver alors que ceux-ci s’éveillaient à commençaient à s’activer, vivant leur vie heureuse, la vie qui ne me sera jamais plus une option.

Je chassai ces pensées sombres de mon esprit et reportai toute mon attention au grand étalon à mon côté. Déjà dans ma tête se formaient des dizaines de questions à lui poser.

Marengo sourit à la jument puis quand celle-ci le rattrapa, Marengo repartit lui aussi en regardant une dernière fois le soleil se lever, c'était une belle chose de la vie, mais étrange Marengo se sentit nostalagique, bien sûr des journées à brouter au soleil et à le voir se lever lui manquait, effectivement étant vampire, comme toute chose, il avait des bons côtés et des mauvais côtés, mais pas tout le monde a cette chance de vivre comme eux, malgré que leur vie ne s,éteindrait jamais, hé oui l'éternité pouvait être longue, bien sûr les vampires pouvaient mourrir en se faisant tuer par un autre et en le brûlant. Il s'ébroua rapidement pour se départir de ses souvenirs nostalagiques puis il sourit une autre fois à la jument, puis les chevaux arrivèrent bientôt à la grotte en question, le jour venait de poindre doucement à l'horizon, alors marengo se tassa pour laisser entrer la jument, quoique ce qui était rare mais parfois Marengo aimait bien être galant.
"Après vous Midnight."avec un sourire et sa voix commençait à avoir un peu plus de chaleur, lui dit-t-il en pointant l'entrée du museau.
(oui ok je vais le faire)