C'est tellement beau PV Sarayane

Il devait être très tôt. L'endroit était désert. Et pourtant, une masse pie-alezane se dressait, seule devant cette immensité aquatique. Très loin à l'horizon, un disque de feu émergeait de l'eau. Répandant une douce lumière sur le monde, il commençait son périple. A la fin de la journée, il disparaîtrait, à l'opposé de cette mer. Puis, quand la Lune irait dormir, il reviendrait. Cet éternel recommencement ne finirait jamais.
Condamné au même voyage chaque jour devait être un supplice. C'est à cela que pensait Maide en contemplant l'astre journalier qui se levait. Elle, elle n'y arriverait jamais. Si il n'y avait ni aventures ni changements dans sa vie, alors elle s'ennuyait à mourir. La routine la démoralisait. Avec un regard plein de respect envers le soleil, elle se dit qu'il fallait avoir beaucoup de courage pour faire une chose pareille. Elle ne supporterait pas de se lever toujours tôt le matin. Et pourtant, n'était-ce pas ce qu'elle venait de faire ? Oui, mais ce jour était spécial. Alors qu'elle dormait paisiblement dans quelques clairières isolées, des oiseaux s'étaient perchés sur un arbre proche et avait commencé à chanter. Maide avait habituellement le sommeil lourd. Pourtant, elle avait passé une nuit très agitée, elle n'aurait su dire pourquoi. Alors, ne pouvant pas se rendormir, elle s'était levée et avait commencé à arpenter les terres encore endormies. Et elle était arrivée à cet endroit que l'on nomme "La Mer au Soleil Levant". Elle était resté seule sur la plage jusqu'à cet instant. Car elle ne l'était plus depuis voilà cinq minutes. Une inconnue, juste derrière elle. Pour une fois, Maide n'avait pas utilisé son pouvoir pour coloré le monde. Elle avait laissé sa beauté primaire à ce lieux magique. Ou peut-être était-ce tout simplement parce qu'elle était encore trop ensommeillée pour y pensé. A bien y réfléchir, c'est cette explication qui semblait la plus plausible. Contente de rencontrer quelqu'un, elle fit volte-face.

Une jument à la robe aussi blanche que la neige marchait en cet instant sur la plage. Sarayane, car c’était ainsi qu’elle se nommait, ne dormait pas beaucoup. Aussi, en pleine nuit, elle s’était réveillée et avait marché durant un long moment. A droite, à gauche, n’importe où. De lieux en lieux, elle s’était promenée. L’Irréelle beauté avait longtemps marchée, puis, elle s’était dirigée vers la plage. Là où le matin on pouvait admirer les plus beaux couchers de soleil. Immobile, sur la plage, elle était restée silencieuse. Sa robe blanche brillait comme un diamant éclairé de mille feux. Sa crinière soyeuse était quelques fois secouée par le vent, la douce brise d’un matin d’été.
Lorsque le soleil avait commencé à dépasser la barre océanique, Sarayane s’était cabrée, avec toute la grâce dont elle était capable, et s’était élancée sur le sable blanc. Elle galopait vite, à une vitesse presque effrayante. Ses membres étaient forts, avançaient vite, avec force. Ils s’enfonçaient profondément dans le sable, et pourtant, on avait l’impression à chaque foulée qu’elle volait un peu plus. Elle poussait de plus en plus sa vitesse, jusqu’à ce que le paysage devienne flou à ses yeux.

Soudain, sans crier gare, la belle jument se rapprocha de l’eau, et y entra. Ses sabots claquaient sur l’eau, la faisait virevolter autour d’elle. De nombreuses gouttelettes d’eau allèrent se déposer sur sa robe ivoire. Elle soufflait, le rythme de son cœur s’accéléra. Sarayane secoua la tête, projetant encore plus fort et encore plus loin ses antérieurs.
Puis, elle regagna le sable, et projeta alors du sable autour d’elle. Un nuage se forma doucement, l’entourant comme un cocon protecteur. Soudain, les sens de la jument s’accélérèrent. Le vent se mit à souffler, déclenché par sa propre joie de vivre. Il soufflait si fort qu’on pouvait à peine distinguer les ombres. Elle se sentit pousser des ailes, et augmenta encore sa vitesse.
Un obstacle se dressa devant elle. C’était un simple tronc d’arbre, qui avait chuté à cause du vent déclenchée par la jument blanche. Cette dernière ne ralentit pas. Elle se rapprocha du tronc, et ramassa sous elle-même et prit son envol. Une colombe dans les airs. Puis, elle retomba sur terre, avec la grâce d’un cygne et la légèreté d’un aigle.

Lorsqu’elle galopait ainsi, Sarayane avait l’impression que plus rien n’existait au Monde. Elle était seule, seule sans ses souvenirs. Oh, douloureux souvenirs. Penser était la pire des choses qui pouvait lui arriver. Alors elle préférait ne pas réfléchir, et faire comme si de rien n’était.

Mais, sa course fut brutalement arrêtée par une jument. La Blanche, planta ses quatre sabots dans le sable. En un long dérapage, quoique gracieux, elle s’arrêta. Toujours envahit par un nuage de poussière, elle semblait comme cachée. Le vent était tombé. Une brise légère se leva, chassant les nuages, chassant la poussière. Le soleil était là, Maître du Monde et des Cieux, et Elle, Impératrice de la Beauté descendue sur Terre, elle n’était que son humble serviteur.
Sarayane contempla la jument. Elle lui tournait le dos. Mais, sa robe était pie. La magnifique jument sembla durant un instant perdre patience, mais la Princesse se calma bien vite. Elle sut aussi que la jument l’avait repérée. Elle fit volte face et elle put voir son visage. Aucune émotion ne transpira sur son visage. Sa voix douce et chaleureuse pourtant, s’éleva :

« Bonjour. »

Puis, ce fut tout. Plus aucun son ne sortit. Elle resta immobile, attendant une réponse de la part de cette jument.

[Là où le matin on pouvait admirer les plus beaux couchers de soleil ? T'en est sûre ? xD]

Depuis l'arrivée de cette jument, les éléments semblaient changer d'avis toutes les cinq minutes. Alors qu'il y a quelques instants, de fortes bourrasques de vent parcouraient la plage en sifflant à ses oreilles, il n'y avait plus maintenant qu'une légère brise. Celle-ci s'amusait à jouer dans ses crins, les faisant voler de part et d'autre de son encolure. Elle les emmêlait, les relevait... Comme si elle s'amusait follement à lui trouver des coiffures sans cesse plus originales. Mais quelque chose l'avait frappée, quand elle s'était retournée : la jument était comme masquée par un banc de poussière qui rendait ses contours flous et ternissait sa robe d'un blanc immaculé. Puis, quand le vent s'était légèrement levé, son masque avait disparu. A croire c'était l'inconnue qui avait fait cela.

Quelque part au fond d'elle, le désir de colorer le monde s'éveilla. Surtout, elle voulait changer la robe de l'inconnue. Cette uniformité, cette blancheur éclatante la mettait mal à l'aise. Elle, elle aimait les couleurs. Elle aimait sa robe pie car elle n'était pas banale. Mais elle ne pouvait pas se permettre de modifier la robe de la jument sans son accord. C'était impoli et mal élevé. Surtout qu'elle risquait de mal le prendre. Mais rien ne l'empêchait de modifier le paysage. Mais, contrairement à son habitude, elle ne mit pas à la place de vives couleurs. Non, elle ne changea que la couleur de la mer. Elle lui donna la même teinte que le sable. Le résultat était étrange : on aurait dit qu'à un certain endroit, le sable ondulait, avançait et se retirait. Alors que le véritable sable restait immobile.

Ayant fait cela, Maide reporta son attention sur la jument blanche. Elle n'avait pas l'air d'être un vampire, sinon elle lui aurait sauté dessus depuis bien longtemps déjà. Mais elle n'avait sans doute pas le même caractère qu'elle. Après tout, il n'y en avait pas deux comme Maide. De sa voix habituelle, c'est-à-dire enjouée et chaleureuse, elle dit :

-Bonjour ! Qui es-tu ? Moi c'est Maide !

Elle avait tutoyé l'inconnu, comme elle tutoyait tout le monde. Les personnes à qui elle disait vous se comptaient sur les doigts d'une main, voire moins. Alors il n'y avait rien d'étrange à cela, venant de sa part. Bien sûr, si l'inconnue prenait cela comme un manque de respect... Eh bien Maide n'en avait que faire. On ne dirait pas comme ça, mais elle a un fond un peu égoïste, la petite pie.

[Soorry. J'ai du me tromper dans l'orthographe. Je crois que j'ai un peu écrit vite...^^]

[C'est pas grave !]